Salah al-Din Yusuf ibn Ayyub (1138 – 1193), plus connu en Occident sous le nom de Saladin, fut un chef politique et militaire musulman qui fonda l'Empire ayyoubide et qui devint célèbre dans le monde occidental pour le rôle qu'il joua lors des croisades.
Biographie[]
Né à Tikrit, en Irak, Saladin passa les premières années de sa vie à Damas. Son père et son oncle étaient des soldats, et Saladin suivit la tradition familiale. Il grimpa rapidement les échelons en combattant aux côtés du chef de guerre syrien Nur al-Din. Puis, en 1169, lorsque Saladin devint sultan d'Égypte, il se retourna contre ses anciens maîtres de Syrie et s'empara de leurs terres.
Une fois à la tête d'une grande partie du monde arabe, Saladin s'intéressa aux Assassins. En 1176, il mena une campagne contre eux et assiégea la forteresse de Masyaf. Mais un peu plus tard, il se réveilla au milieu de la nuit et découvrit un couteau empoisonné et des gâteaux formant le symbole des Assassins près de son lit, apparemment déposés par le Vieux de la Montagne en personne (il s'agissait en fait d'Umar Ibn-La'Ahad). Il prit l'avertissement au sérieux et détourna définitivement son attention aux Assassins[1].
Une trêve fut conclue avec les États croisés en 1180, mais leurs relations avec Saladin se détériorèrent rapidement entre 1182 et 1187, en partie à cause des provocations des Templiers. Les tensions atteignirent leur paroxysme en 1187 et Saladin envahit les États latins d'Orient, écrasant une armée de Croisés à Hattin et capturant le roi de Jérusalem. Il poursuivit l'offensive jusqu'au cœur des terres chrétiennes et reprit la ville sainte de Jérusalem.
La chute de Jérusalem marqua le début de la Troisième Croisade, menée par Richard Cœur de Lion, le roi d'Angleterre. Celui-ci arriva en Terre Sainte en 1191, prit Acre et battit Saladin à Arsuf. Mais il ne réussit pas à reprendre Jérusalem. Incapables de se départager sur le champ de bataille, les deux chefs de guerre conclurent finalement un accord, garanti par le traité de Ramla en 1192, signé juste après la bataille d'Arsouf : en échange de quelques terres côtières et de la libre circulation des pèlerins, les Chrétiens renonçaient à Jérusalem. Ce fut une grande victoire pour Saladin, mais le roi Richard ne garda pas rancune de cette défaite et rendit hommage au caractère honorable et chevaleresque de son adversaire[2].
Un an plus tard, alors au faîte de sa gloire et de son pouvoir, Saladin fut emporté par la fièvre et s'éteignit le 4 mars 1193. Il fut enterré dans la Mosquée des Omeyyades, à Damas. Il reste considéré comme un héros par la plus grande partie du monde musulman.
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