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« Tous ces bateaux, tout ce monde ! Il doit y avoir ici de quoi nourrir Kephallonia pendant un an. »
– Kassandra arrivant au port du Pirée, 431 AEC.[src]

Le port du Pirée était le port de la cité d'Athènes, en Attique.

Ce lieu était un monde à part, socialement et économiquement, et divisé en trois parties : les ports militaires, les ports marchands et un quartier résidentiel. Il joua un rôle crucial dans la puissance navale d'Athènes.

Histoire[]

Vue d'ensemble[]

DTAG - Vue d'ensemble du Pirée

Plan du Pirée d'après la Description de la Grèce de Pausanias, traduction avec commentaire de J.G. Frazer, Londres, 1898

Le Pirée, une presqu'île au sud-ouest d'Athènes, est devenu le port principal de la cité après que Thémistocle a encouragé l'aménagement de ses havres naturels. Ces travaux ont conduit à l'abandon progressif de l'ancien port, Phalère. Cimon et Périclès ont ensuite développé les fortifications du Pirée ainsi que les longs murs permettant de déplacer les marchandises en cas de siège. Le Pirée se composait de trois secteurs principaux : le port militaire, l'emporion (marché international) et le quartier résidentiel. Au Ve siècle avant l'ère commune, il était devenu non seulement le quartier général naval d'Athènes, mais aussi le centre marchand de la Méditerranée.[1]

Le Pirée était divisé en trois secteurs : Zéa et Munychie à l'est, et le grand port de Kantharos du côté ouest. L'agora du Pirée, appelée "agora hippodamienne" en l'honneur de l'architecte Hippodamos, se trouvait près de la crique de Zéa. Elle faisait office de marché, mais aussi de lieu de réunion politique et militaire. Munychie était le principal port militaire du Pirée, et était essentiellement composé de lieux de stockage et d'abris pour navires. Le port de Kantharos, qui était aussi le plus vaste port naturel de la Méditerranée, abritait l'emporion où se pratiquait le commerce international.[1]

Population[]

DTAG - Population

Statuette en céramique d'Artémis Bendis avec une biche

L'aménagement du Pirée, au Ve siècle avant l'ère commune, attira une vaste population. De nombreux artisans, marchands, banquiers, navigateurs et armateurs rejoignirent le port. Sa population était composée de citoyens locaux, d'étrangers et d'immigrants à statut spécial, les "métèques". La variété de ses habitants conférait au Pirée une atmosphère très cosmopolite. La plupart des résidents pratiquaient le commerce, mais d'autres travaillaient dans la construction navale ou sur des secteurs plus "industrialisés" comme la fabrication de boucliers. L'orientation marchande du Pirée offrait bien des opportunités à ceux qui cherchaient à accroître leur richesse ou leur statut social. Ce fut notamment le cas de Pasion, un esclave qui finit par acquérir la citoyenneté et gagna une fortune grâce à sa banque et à sa manufacture de boucliers.[1]

Les métèques composaient une large part de la population du port. On estime qu'à la fin du Ve siècle avant notre ère, entre 5 000 et 6 000 métèques vivaient au Pirée. Ces habitants très disparates renforçaient l'aspect cosmopolite du port. Les métèques eurent aussi une influence sur les pratiques religieuses en vigueur au Pirée. À partir du Ve siècle avant notre ère, au moins, les métèques apportèrent des cultes comme ceux de la déesse thrace Bendis et de l'Isis égyptienne. Ces religions originaires d'autres rivages apportèrent une vie spirituelle colorée et variée.[1]

Quartier de l'économie[]

DTAG - Quartier de l'économie

Figurine en céramique de marchand vendant du pain

Le Pirée constituait un dème, ou district, de l'Attique. À cause de sa taille, de sa fonction et de sa population très variée, sa structure administrative était bien plus complexe que celle des autres dèmes. En raison de son importance pour la cité, le Pirée était suivi et contrôlé de près par l'assemblée d'Athènes. Au sein du port, il existait deux catégories d'activités marchandes : le commerce international, situé dans l'emporion… et le commerce de détail, dont s'occupaient les kapeloi (marchands) sur l'agora du Pirée.[1]

En -393, l'emporion du Pirée fut attaqué par le Sparte Téleutias lors d'un raid audacieux. Téleutias commandait une petite flotte de l'île d'Égine. Ses forces, composées de douze trirèmes, attaquèrent le grand port à l'aube et prirent les Athéniens par surprise. Ceci permit à Téleutias de s'emparer d'un certain nombre de navires marchands. Cette attaque eut pour effet de dissuader les négociants étrangers de rejoindre le Pirée, ce qui mit en péril l'économie athénienne et poussa Athènes à négocier la paix avec Sparte.[1]

L'emporion[]

DTAG - L'emporion

Amphore en terre cuite, argile sans peinture

L'emporion était le port de commerce consacré aux marchandises provenant de "l'étranger". Toutes les transactions internationales devaient se dérouler sur ce site, et ne portaient que sur le commerce de gros. Des magistrats élus géraient l'ensemble des activités et des lois du port. De leur côté, les autorités portuaires supervisaient les activités commerciales et s'occupaient de la régulation des prix. Cette tâche était cruciale, car le volume des marchandises pouvait varier considérablement en fonction de facteurs tels que des mauvaises récoltes ou des naufrages. Parmi les produits couramment vendus à l'emporion, on peut citer les légumes, les fruits, le poisson, le cuir, le bois, le marbre, les métaux, les armes et les poteries. Selon Hermippe, Athènes était également assez riche et rayonnante pour s'offrir les meilleures marchandises du monde entier, parmi lesquelles les figues de Rhodes, les amandes de Thasos, l'huile de Samos et le vin de Chios. Des impôts étaient prélevés sur toutes les marchandises arrivant à l'emporion, ce qui représentait une source de revenus importante pour Athènes.

Les epimélètes qui administraient l'emporion étaient nommés pour un an. Ils supervisaient le commerce et assuraient la qualité des marchandises. Ils faisaient appliquer les règles juridiques, veillaient à ce qu'aucune transaction n'ait lieu hors de l'emporion, surveillaient les changeurs et s'occupaient des réclamations en matière de fraude. Dans les grandes cités telles qu'Athènes, les epimélètes partageaient leurs fonctions avec d'autres magistrats spécialisés. Il s'agissait des nautodices en charge de la justice, des sitophylakes qui s'occupaient de la vente du grain et des pentekostologoi qui collectaient l'impôt sur le commerce.

Deigma[]

DTAG - Deigma

Coupe à figures noires avec scène représentant le roi Arcésilas de Cyrène observant des hommes en train d'emballer, peser et empiler des marchandises

À leur arrivée à l'emporion, les marchands présentaient des échantillons de leurs marchandises dans un lieu appelé "deigma". C'est là que les citoyens et les étrangers se réunissaient pour officiellement conclure leurs affaires… et presque toutes les marchandises arrivant à l'emporion étaient échangées à cet endroit. La deigma était constamment supervisée par les magistrats, qui négociaient le contrôle des prix avec les importateurs. Ils accordaient parfois des privilèges spécifiques à ceux qui acceptaient de vendre moins cher. Ces privilèges allaient de l'exemption de certains impôts à des places réservées au théâtre.

Athènes était à la tête de la ligue de Delos et n'hésitait pas à tirer profit de sa puissance maritime pour influencer les autres cités grecques en créant des blocages commerciaux. Par exemple, lorsque les terres sacrées situées entre l'Attique et Megaris furent occupées par les Mégariens alliés de Sparte, Athènes interdit à Mégare de commercer dans un quelconque port de l'empire athénien et priva ainsi cette cité de sa principale ressource économique.[1]

Exploitation du Pirée[]

DTAG - Exploitation du Pirée

Poids en bronze d'une mine (100 drachmes) de Séleucie de Piérie représentant un éléphant

Le Pirée constituait un dème et, en tant que tel, était dirigé par un magistrat appelé "démarque". Si la plupart des démarques étaient choisis au sein de leur dème, celui du Pirée était nommé directement par Athènes afin que la cité puisse veiller au mieux sur ses intérêts commerciaux. En fait, tout ce qui concernait l'emporion, le port militaire et le commerce du grain était régulièrement débattu et régi par l'assemblée athénienne. Les transactions au sein du Pirée étaient supervisées par les metronomoi. Ces metronomoi étaient des magistrats chargés des poids et des mesures. Ils veillaient à ce que les mesures des marchands soient toujours exactes afin d'éviter les escroqueries et les fraudes. Le Pirée se développa au point de devenir une ville à part entière, mais demeura cependant sous le contrôle d'Athènes.[1]

Les activités commerciales de l'emporion étaient soumises à une surveillance plus étroite que celle en vigueur dans d'autres lieux de l'Attique, et les marchands qui enfreignaient les règles risquaient gros. Les metronomoi avaient probablement la possibilité d'infliger des pénalités et de traduire en justice les marchands coupables de fraude, tandis que d'autres magistrats comme les agoranomes et les sitophylakes devaient disposer de pouvoirs similaires. Des inscriptions datant du IIe siècle AEC laissent aussi entendre que les magistrats avaient le droit de détruire tout récipient ou conteneur de taille inférieure à celle prévue et d'en confisquer le contenu.[1]

Pentekostologoi[]

DTAG - Pentekostologoi

Pélikè à figures rouges avec scène représentant un homme (magistrat) devant une femme tenant une hydrie

Un impôt de deux pour cent, ou pentékostè, s'appliquait à toutes les marchandises rejoignant ou quittant le Pirée. Cet impôt était collecté par un groupe de cinq hommes appelés "pentekostologoi". Selon Andocide, il était possible d'acheter cette charge pour la somme conséquente de trente talents, soit 180 000 drachmes. Mais la plupart de ces percepteurs faisaient un bénéfice conséquent. Ce travail était donc à terme très lucratif. La valeur des marchandises était établie par leur propriétaire, mais les pentekostologoi pouvaient, s'ils le souhaitaient, la remettre en cause. En outre, les marchands étaient obligés de s'enregistrer auprès de ces percepteurs pour avoir le droit de transporter, présenter et vendre leurs produits. Ce système rapportait au Pirée, et par extension à Athènes, des sommes considérables.[1]

Dans l'emporion, la justice était assurée par un groupe de magistrats appelés "nautodikai", ou "nautodices". La première mention de ces nautodices remonte à environ -450, et leur présence croissante lors des procès accompagne l'augmentation de la puissance financière et politique d'Athènes.[1]

Les nautodices étaient également responsables de l'application de la loi de réciprocité, ou "du talion". Selon cette règle, si un étranger blessait quelqu'un, les nautodices avaient le droit de saisir les biens ou les marchandises des commerçants compatriotes de l'auteur des faits. Ceci amena des marchands à éviter certains ports afin d'éviter d'être pénalisés par les actions d'autres commerçants.[1]

Afin de contrer le pouvoir des nautodices, certains États disposaient d'une convention judiciaire appelée "symbola". Elle protégeait les marchands contre les harcèlements en leur assurant le droit d'être jugés par un tribunal de la cité.[1]

L'institution des nautodices finit par disparaître vers -350.[1]

Importation de grain[]

DTAG - Importation de grain

Épi d'orge de statère de Métaponte, en Lucanie

Le commerce du grain était supervisé par des magistrats spécifiques appelés "sitophylakes". Dans la mesure où certaines cités de Grèce manquaient de grain et dépendaient beaucoup des importations, ces hommes avaient un rôle très important. Leurs tâches recouvraient tous les aspects du commerce du grain, notamment le contrôle des prix, les bénéfices, afin qu'Athènes demeure bien approvisionnée. Cela n'a rien de surprenant : le grain était tellement crucial pour Athènes que la loi imposait que les deux tiers de tous les stocks soient transportés et vendus à l'agora. Si l'on en croit Démosthène, le rôle des sitophylakes était si important, qu'ils risquaient d'être exécutés s'ils venaient à manquer à leurs devoirs.[1]

La guerre du Péloponnèse apporta des modifications à la production et à la consommation de pain. Tout d'abord, les pauvres commencèrent à manger du pain, aliment qui était jusque-là réservé aux riches. Et le pain commença à être produit commercialement, non plus uniquement au sein du foyer, ce qui permit aux boulangers de se constituer de vraies fortunes.[1]

Prêts et emprunts[]

DTAG - Prêts et emprunts

Tétradrachme athénienne avec Athéna à l'avers et une chouette au revers

Le fonctionnement de l'emporion reposait sur le crédit et l'emprunt. Le commerce international était assuré par deux types de négociants. Les emporoi transportaient des cargaisons à bord de navires qu'ils louaient, tandis que les naukleroi étaient propriétaires de leurs navires. L'emporion abritait aussi banquiers et comptables qui accordaient des prêts et assuraient le suivi des navires à l'arrivée et au départ. Emporoi et naukleroi finançaient leurs voyages à l'aide de ces prêts, dont les intérêts étaient souvent conséquents en raison des risques liés à la navigation. Les emporoi utilisaient les prêts pour acheter la cargaison et louer un navire, alors que les naukleroi n'avaient que l'équipage à payer. Le capital et les intérêts d'un prêt étaient versés au retour du navire. Cependant, en cas de désastre tel qu'un naufrage, le marchand et le propriétaire du navire étaient libérés de leurs obligations et les pertes incombaient au prêteur.[1]

Dans les cités grecques, certains temples conservaient des réserves monétaires dans des rangées de poteries. Ces temples accordaient aussi des prêts. Ainsi, selon une inscription datant d'environ -430, le Parthénon athénien prêta de l'argent à la cité à un taux d'intérêt de 6 %.[1]


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