Mon ami Benedetto est la représentation virtuelle d'une mémoire génétique de Claudio, revécue au XXIe siècle à travers l'Animus.
Description[]
Lorsque Claudio a été accepté dans la Confrérie, son Mentor lui a transmis un précieux fourreau de rapière pour qu’il n’oublie jamais ses origines et ses opinions. Il y a quelques semaines, alors que Claudio contrôlait les allées et venues d’une petite troupe de forains, il s’est fait dérober ce fourreau. La troupe a déguerpi avant qu’il ne s’en aperçoive et il n’a jamais pu remettre la main dessus.
Les informateurs de Claudio viennent de le prévenir que les forains ont été aperçus dans le quartier de Cannaregio. Il est temps de retrouver ce qui appartient à l’un des nôtres et de donner une bonne leçon à ceux qui pensent qu’on peut s’en prendre impunément à un membre de la Confrérie. Commençons par les localiser…
Conséquences[]
L’ours s’est révélé un adversaire valeureux ! Le fourreau est de nouveau dans les mains de son propriétaire légitime et la ville est débarrassée d’une bande d’escrocs. L’animal semble nous être reconnaissant de l’avoir libéré et Claudio paraît particulièrement ému de son sort. Au son des chaînes que l’on jette dans le canal, Claudio ne peut s’empêcher de se remémorer le bruit d’autres chaînes… Le soleil brûle les rameurs tel un essaim de tisons incandescents. Leurs râles sont à peine couverts par le vacarme des lames qui se brisent sur la coque du navire, avant que ne retentisse le cliquetis assourdissant des chaînes qui rythme les efforts des esclaves.
L’argousin, chargé de surveiller les rameurs, hurle ses ordres, la bave aux lèvres, tel un chien enragé. An-Nâsir rame. Il lui semble avoir ramé toute sa vie. Pourtant, il y a quelques mois à peine, il était libre, riche et promis à un bel avenir de marchand d’épices. Chaque instant, il s’en veut de n’avoir pas su faire profil bas ce jour fatidique. Les Templiers ne le lui ont jamais pardonné. C’est toujours à lui qu’on impose les pires corvées. Il est toujours placé à l’avant du banc de nage, la position la plus pénible. Il ne compte plus les coups de fouet et les humiliations.
Il est le premier à apercevoir le grand mât au loin sur l’horizon, celui qu’on appelle arbre de mestre sur les galères de combat. Il sait qu’il sera puni s’il ne dit rien. Il sait qu’il sera méprisé s’il donne l’alerte. Résigné, il rame et observe discrètement le navire en approche, à la recherche d’un signe d’identification.
Le fouet qui s’abat soudain sur lui ne suffit pas à faire disparaître le large sourire de son visage marqué. L’argousin a bien compris que celui qui choisira plus tard de se prénommer Claudio a remarqué le pavillon portant le croissant de lune, mais qu’il n’a rien dit. Les rameurs, soudain alertés par les cris des Templiers, réduisent la cadence, malgré les brimades. Le vaisseau, sans doute plein de pirates mamelouks, les rattrape inexorablement. La panique s’empare petit à petit du maigre équipage de l’Ordre, incapable de contraindre leurs esclaves à ramer ou même à prendre les armes pour les défendre. Le choc est d’une rare violence : l’abordage s’est transformé en éperonnage. La coque de la galère s’est fracturée et les chaînes deviennent alors un danger mortel pour les esclaves. Claudio sent la morsure du métal sur ses poignets. Il imagine l’horreur qui risque de s’ensuivre alors que le sort de la galère est déjà scellé. Il sait qu’elle finira au fond de la Méditerranée... Les grenadiers mamelouks s’avancent sans peur, franchissent la rambarde et empruntent l’éperon pour se jeter contre les quelques Templiers qui n’ont pas fui lâchement vers la poupe. Claudio, retenu par les chaînes, tente de se libérer sans succès. La galère penche, l’eau s’engouffre dans les cales. Il faut se libérer à tout prix ! L’argousin est aux prises avec un Mamelouk. Voyant sa fin approcher, il s’apprête à plonger. Claudio l’intercepte de justesse. L’eau monte encore. Les hurlements de panique des esclaves encore attachés résonnent à ses oreilles comme les cris des mécréants aux portes d’Al Jahîm, l’enfer qui leur est réservé.
Claudio ne peut plus tergiverser. Il étreint l’argousin de toute la puissance de ses bras de rameur. Il ne faut que quelques secondes pour que celui-ci perde connaissance, libérant ainsi les clés du cadenas qui retient les chaînes des esclaves. Il est sain et sauf, mais beaucoup ont péri, ennemis comme frères de galère. Le bruit des chaînes résonnera dans sa tête à jamais.