Li E (730 - NC) était un arbalétrier d'élite et membre de la branche chinoise de Ceux qu'on ne voit pas durant l'ère de la dynastie Tang, au VIIIe siècle.
Biographie[]
Bataille de Talas[]
En l'an 751, à l'âge de 21 ans, Li E participa à la bataille de Talas dans le 15e régiment de la 7e division de l'armée de l'Anxi, sous les ordres de Zhang Huaigu.[1] Tandis que les troupes de l'empire Tang tenaient l'avantage depuis le début de la bataille, les troupes du califat abbasside furent rejointes par les Karlouks ce qui entraîna la déroute de l'empire chinois et causa la perte de trente mille hommes. Une infime poignée d'hommes en réchappèrent et parmi eux, le jeune Li E,[2] un arbalétrier d'élite.[1]
Sur ordre du général Ziyad ibn Salih, les soldats abbassides commencèrent à trier les survivants et capturèrent les combattants chinois encore vivants capables de fournir de la main d’œuvre pour fabriquer du papier, et tuèrent les soldats de métier. Li E, seul face aux soldats, rassembla ses dernières forces et saisit une arbalète pour tirer sur les hommes. Il en tua un, mais à peine eut-il le temps de recharger, que les abbassides foncèrent droit sur lui. Une seconde flèche transperça la tête d'un soldat et tandis qu'il dégaina son épée pour affronter le reste des ennemis, un groupe d'une quinzaine de cavaliers vêtus de capes arriva et massacra les abbassides.[2]
Éléna, la jeune femme à la tête du groupe, s'adressa à Li E en persan mais ce dernier ne comprit pas qu'elle souhaitait l'aider et il engagea le combat. Toujours sur son cheval, la femme se défendit sans grande difficulté et parvint à le désarmer. Impressionnée par ses talents de combattant, elle demanda alors à un membre de son groupe de traduire en chinois ses intentions. L'un d'eux se désigna puis expliqua à Li E qu'ils étaient un groupe venant d'horizons différents.[2]
Vengeance des paysans du village du Duling[]
En l'an 754, à Chang'an dans la capitale des Tang, le très attendu concours du banquet des fleurs allait débuter. Ayant prit connaissance du meurtre perpétré des dix-sept paysans au village du Duling dans le but d'obtenir les plus belles pivoines, Li E traqua les assassins afin de les éliminer. Les différentes charrettes de fleurs défilaient sous les yeux des spectateurs. Li E repéra ses cibles, sorti sa lame secrète et plongea vers l'un des hommes qui escortait un char de fleurs du chancelier Yang et l'assassina. Dans la seconde, il se cacha avec le corps de sa victime dans le tas de pivoines afin de ne pas être repéré mais les deux autres hommes à proximité furent alertés du mouvement. Tandis que le premier s'approcha du tas de fleurs et fut aussitôt transpercé de la lame de l'Assassin, le second fut interrogé sur la provenance des pivoines volées et sur la localisation de son patron qui semblait déjà être au palais. Malgré la demande d'indulgence à l'égard de la vie de l'homme, Li E le tua pour avoir massacré les paysans qui avaient cultivé ces fleurs. Il se dissimula alors parmi la foule, se dirigeant vers le palais pour assassiner leur patron.[3]
Ce dernier, qui représentait le chancelier Yang Guozhong, attendait patiemment l'arrivée du dernier char de fleurs pour son cortège des « Fleurs des mille printemps » mais dut s'y résigner à l'arrivée du général An Lushan qui signalait le début du banquet. Après que les portes du palais se soient ouvertes, la concubine impériale Yang Guifei fit alors son apparition sous les yeux éblouis du peuple, et, d'un simple geste, désigna le cortège du chancelier vainqueur. Le patron et ses hommes furent alors invités à rejoindre sa majesté et les fonctionnaires dans le Pavillon des fleurs à l'intérieur du palais où la fête bâtait son plein. Ils atteignirent le jardin a situé à l'arrière du palais, mais furent accueillis par Li E bien décidé à les éliminer.[3]
Le patron dégaina son épée et demanda à l'Assassin s'il savait qui il était, mais cela importa peu ce dernier, plus préoccupé à ôter la vie de l'homme qui avait assassiné les paysans du village du Duling. Comprenant que Li E était aussi responsable de l'interception du dernier char de fleurs, le patron et ses hommes passèrent à l'offensive munis de leurs épées.[3]
Li E mit rapidement à terre deux ennemis sans utiliser la moindre arme, puis, pour provoquer un peu plus les hommes restants, déclara qu'il ne se servirait que de sa courte lame par souci d'équité. Sous le bruit de la musique, les hommes attaquèrent de plus belle, et l'Assassin élimina à coup de points et d'agilité les différents opposants. Voyant cela, le patron tenta de s'échapper mais l'Assassin lui courut après et plongea sa lame secrète dans son cou.[3]
Le chancelier Yang ne tarda pas à être mis au courant du massacre de ses hommes et demanda à faire rechercher l'assassin dans la plus grande discrétion. Tandis que les gardes patrouillaient à la recherche de Li E, celui-ci, posté sur les toits, observait en silence leurs faits et gestes. Il effectua alors un saut de la foi vers une charrette de fleurs, mais c'était en réalité qu'une fine couche de fleurs sur le toit d'une cabine dans laquelle se trouvait le jeune seigneur Yan Jiming.[3]
Face à face et surpris tous les deux, le voiturier Chen s'inquiéta du bruit, mais Yan Jiming, sous la lame de l'Assassin, prétexta qu'il s'entraînait au Kung-fu et qu'il avait heurté le toit. Désolé d'apprendre qu'il s'exerçait encore, le vieux Chen répéta au jeune homme que le Kung-fu n'était pas fait pour lui, puis redémarra la charrette.[3]
L'Assassin rangea sa lame, s'excusa du dérangement et promit de partir dès que la charrette aurait quitté le palais. Mais alors que Yan Jiming reconnu avec surprise qu'il était un Assassin, les gardes protégeant les portes du palais arrêtèrent le convoi, à la recherche de ce dernier. Le jeune seigneur se présenta aux gardes, déclarant que la personne qu'ils recherchaient n'était pas ici et qu'il souhaitait simplement se rendre à ses appartements. Sans insister, les gardes laissèrent la charrette passer les portes du palais et Yan Jiming repris péniblement son souffle du mensonge qu'il venait d'émettre.[3]
Il saisit alors l'occasion de la présence de l'Assassin pour lui demander de lui enseigner le Kung-Fu mais celui-ci refusa en reprenant les arguments du vieux Chen, avant de le remercier pour son aide et de disparaître.[3]
Entraînement[]
Quelques mois plus tard, en 755, dans la province du Hebei, Li E était à flanc de montagne et avait enfin trouvé du temps dans son planning chargé pour récolter des pierres à encre.[2]
Il s'était installé depuis plus d'une année au sein du village de Mo, où ses journées se composaient de quatre heures d'entraînement à l'épée, six heures pour l'étude des théories du combat, deux heures d'écriture et huit pour la fabrication d'encre. Lorsque son panier fut plein, Li E commença à retourner vers son village mais il entendit les troupes d'An Lushan arriver aux portes de Changshan.[2]
À la recherche d'alliés[]
Li E quitta son village et se dirigea vers Changshan où il croisa la route du fils du gouverneur et de l'oncle Chen, en train de se battre contre des gardes rebelles aux ordres d'An Lushan. Bien que le vieil oncle Chen ait réussi à éliminer une bonne partie d'entre eux, le dernier qui s'apprêtait à donner le coup de grâce fut éliminé par Li E avec sa lame secrète.[2]
Les deux hommes étaient en réalité en train de se rendre à Qinghe, car après s'être rendus dans plusieurs cités de la région, aucune ne souhaitait résister contre An Lushan et prendre les armes. Li E accompagna alors le jeune prince et l'oncle Chen vers Mo afin de leur faire rencontrer le chef du village, Pei Min.[2]
Ce dernier avait connu An Lushan alors qu'il n'était encore que lieutenant dans l'armée, et savait de quoi cet homme était capable. Il craignait son ambition, mais ne pouvait pas venir en aide au prince car son village n'était pas fait de guerriers. Li E se proposa de venir en aide pour éliminer ce terrifiant général.[2]
Au cours de leur voyage, Li E et Yan Jiming passèrent à travers les villages dévastés par l'armée du général rebelle, où les habitants n'avaient désormais plus de foyer. À Julu, ils remarquèrent un feu de paix allumé en haut de la tour de guet, gardée par les soldats d'An Lushan. Les deux jeunes gens s'emparèrent de l'affaire et allèrent confronter les soldats postés à la tour. Tandis que Li E alla discrètement assassiner les hommes, Jiming resta caché à l'attendre.[2]
Sans grande difficulté muni de sa lame secrète, Li E élimina telle une ombre les trois gardes. Mais il fut repéré et Jiming partit de sa cachette pour lui venir en aide. Six soldats firent face à l'Assassin. Il les combattit un à un, tandis que le jeune seigneur montait fébrilement les marches de la tour en entendant les lames s'entrechoquer. Au sommet, Li E se débattait d'un dernier soldat qui avait prit le dessus. Jiming sortit son épée et s'avança pour la plonger dans l'ennemi, le tuant sur le coup. Bien qu'étant sous le choc de ce premier sang, Jiming expliqua à l'Assassin qu'il avait toujours vivre des péripéties de chevaliers, s'entraînant à manier l'épée tous les jours, et qu'il fut inquiet à l'idée de découvrir son seul et unique allié tué par ses assaillants.[2]
Li E proposa alors à Yan Jiming d'enflammer le feu de paix de la tour, espérant que d'autres villages puissent voir la lumière et éclairer à leur tour les leurs. Après quelques minutes, ce fut des dizaines de tours qui allumèrent les flammes de l'espoir.[2]
Préparer la résistance[]
Note[]
- Li E possède une cicatrice sur sa joue gauche lui barrant les lèvres. Eivor Varinsdóttir possède la même cicatrice.
Galerie[]
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