Guillaume de Nogaret (1265 – 1313) était un juriste français, originaire du Languedoc, qui devint conseiller du roi de France Philippe IV le Bel, son Garde du Sceau, et fut à partir de 1306 le véritable maître d'œuvre de la politique royale. Il était secrètement le Mentor de la branche française de la Confrérie des Assassins[1].
Biographie
Origines
La famille Nogaret tenait une petite propriété ancestrale à Nogaret, près de Saint-Félix-de-Caraman (aujourd'hui Saint-Félix-Lauragais), d'où elle tirait son nom.
On sait peu de choses sur la jeunesse de Guillaume de Nogaret, si ce n'est qu'il étudia le droit à l'université de Montpellier, et qu'il y devint professeur de droit romain en 1287. Dans ces années, la carrière de Guillaume se partage entre l'enseignement du droit, à Montpellier, et des activités de conseil juridique en faveur de divers clients.
En 1293, Nogaret entre au service du roi de France Philippe IV le Bel et devient juge-mage de la sénéchaussée de Beaucaire-Nîmes[2].
À un moment donné de sa vie, il entra secrètement dans la Confrérie des Assassins[1].
La montée vers le pouvoir
Engagé au service du roi à Paris à la fin de 1295, Nogaret remplit divers missions au nom du roi. Nogaret fait, durant ces années, ses preuves : il effectue principalement des tâches de caractère administratif, dans lesquelles il agit en tant qu'exécutant.
Ses responsabilités s'accroissent à partir du tournant du siècle. En effet, il est désormais personnellement chargé de la conduite, d'un bout à l'autre, d'affaires d'importance.
C'est de cette époque également que date sa participation aux affaires religieuses, en coulisses tout d'abord, puis au grand jour quand, en mars 1303, il fait connaître par un célèbre discours les crimes du pape Boniface VIII. Envoyé à Rome, il rédigera un compte-rendu décrédibilisant le pape[2].
Guerre contre les papes
Par la suite, en 1303, il essaya à deux reprises de faire accuser le pape d'hérésie par le roi de France, jusqu'à obtenir ce dont il avait besoin. Alors que le pape, de son côté, préparait l’excommunication du roi, Nogaret le devança et partit en Italie en septembre et prit contact avec la famille Colonna pour capturer le pape, mais des habitants parvinrent à récupérer le maître de l'Église et mirent en fuite l'Assassin et ses alliés.
Un mois plus tard, Boniface mourut à Rome, remplissant quand même l'objectif de l'Assassin. C'est ainsi que le successeur au trône pontifical, Benoît XI, fut installé. Nogaret fut envoyé par le roi en tant qu'ambassadeur auprès du pape mais ce dernier refusa de le recevoir. Il réconcilia seulement le roi de France et quelques membres de la famille Colonna, mais il tint toujours rigueur à Nogaret et Sciarra Colonna, les principaux instigateurs de l'attentat contre l'ancien pape[2].
Quelques mois après le début du règne du pape Benoît, Nogaret le fit empoisonner à Pérouse, en Italie, là où il s'était établit[1].
La suppression de l'Ordre du Temple
En septembre 1307, quelques jours après l'émission par la chancellerie royale de l'ordre d'arrestation des Templiers qu'il avait rédigé en personne, Nogaret obtint le poste de Garde du Sceau. Il prépara en secret l'arrestation des Templiers, la destruction du Temple et la confiscation de leurs biens, notamment avec le maître Assassin Thomas de Carneillon.
Dans ce cadre, il lança une campagne de diffamation pour préparer l'opinion. Le vendredi 13 octobre 1307, à l'aube, il fait arrêter, emprisonner et torturer les Templiers, dont leur Grand Maître Jacques de Molay. Puis il orchestre leurs procès en joignant dépositions faites sous d'épouvantables tortures et faux témoignages, remplissant ainsi les plans de la Confrérie pour libérer l'Europe de l'influence des Templiers[1].
Mort
Guillaume de Nogaret mourut en 1313 et ce fut Thomas de Carneillon qui lui succéda en tant que Mentor de la Confrérie[1].