- « La prudence vaut rien sans charisme ! Quand on passe pour un crétin, seuls les crétins obéissent. Mais si tu passes pour le diable, tout le monde se soumet. »
- – Edward Thatch à Edward Kenway, 1718.[src]
Edward Thatch (vers 1680 – 1718), plus connu sous son surnom de Barbe Noire, était un célèbre pirate britannique naviguant dans les Antilles et les colonies américaines au début du XVIIIe siècle, à bord du Queen Anne's Revenge.
En 2013, ses mémoires génétiques furent utilisées en tant qu'Animus Avatar par la branche divertissement de l'entreprise Templière Abstergo Industries, afin d'attirer le public de sa console Animus, sous le nom de Barbe-Noire.
Biographie
Jeunesse
Edward Thatch naquit aux alentours de 1680 à Bristol, en Angleterre. On sait peu de choses sur ses années précédant la Guerre de Succession d'Espagne de 1701, durant laquelle il fut corsaire dans les Caraïbes pour le compte de la Royal Navy. C'est lors de ce conflit qu'il fit la rencontre de Benjamin Hornigold, Edward Kenway et Charles Vane.[1]
Cependant, suite à la signature du traité de paix en 1713, Thatch se retrouva, comme un grand nombre d'autres corsaires, démis de ses fonctions et dut poursuivre son existence sans aucune autre raison de se battre sinon pour lui-même. Il se tourna alors vers la piraterie pour gagner sa vie, en tant que quartier-maître d'Hornigold entre 1714 et 1716.[1]
Piraterie
- Kenway: "La subtilité n'est pas ton fort, hein, Thatch ?"
Thatch: "Les légendes ne se nourrissent pas d'indulgence !"
En 1715, Thatch, Hornigold et James Kidd retrouvèrent Edward Kenway à Nassau, qu'ils comptaient prendre aux Britanniques et en faire leur propre République des Pirates. Thatch, avec l'aide de Kenway, parvint à se procurer un galion espagnol, El Arca del Maestro, et l'échoua volontairement su Abaco Island afin de protéger la ville d'éventuels renforts ennemis.[1]
En 1717, Thatch se laissa pousser la barbe et forgea son personnage de "Barbe-Noire" et prit les commandes d'un navire baptisé l'Adventure - dont le capitaine était Stede Bonnet. Thatch le prit sous son aile et dirigea son équipage pendant deux mois avant de prendre le négrier français La Concorde. Il le renomma le Queen Anne's Revenge en hommage à la reine Anne, puis arma la frégate d'une quarantaine de canons, devenant ainsi l'un des pirates les plus redoutés des Indes occidentales.[1]
Il croisa alors la route de trois navires appartenant à son ami, Samuel Bellamy et ses associés, Olivier Levasseur et Alonzo Batilla, et prirent d'assaut un Man O'War britannique dirigé par le capitaine Templier Francis Hume. Barbe-Noire lança une bordée sur le Man O'War, laissant à Batilla le plaisir de détruire le navire en tirant sur ses réserves de poudre. Batilla voulut alors connaître son identité juste avant qu'il ne parte aussi vite qu'il était arrivé.[2]
Plus tard, il retrouva Batilla à La Boca del Diablo, et lui apprit la disparition de Bellamy dans une violente tempête et le naufrage du Postillon, le navire de Levasseur. Sachant que les Templiers voulaient prendre le contrôle des mers, il rentra à Nassau et informa Batilla de l'existence de son fort. Son retour à la République des Pirates prit non moins de trois mois.[2]
En janvier 1718, Thatch s'adressa à Hornigold et Kenway au sujet des problèmes de croissance de Nassau. Ils comprirent vite que la ville était en grand manque de remèdes, mais aussi qu'attaquer des navires de guerre britanniques pour lesdits élixirs attireraient trop l'attention, d'autant plus que la Couronne s'était mise en tête d'éradique la menace pirate des Caraïbes.[1]
Malgré de telles circonstances, Thatch s'en prit à un Man O'War britannique afin de récupérer sa cargaison de remèdes. Kenway dut le défendre, et l'aida à prendre le navire.[1]
Après avoir découvert l'origine des remèdes sur les caisses entreposées dans le navire, Thatch et Kenway se rendirent dans la colonie britannique de Charles-Towne afin de s'emparer d'une quantité plus conséquente. À l'arrivée de Kenway, le Queen Anne's Revenge avait formé un blocus depuis plusieurs jours déjà et avait même pris des hommes en otage afin d'encourager la reddition de Charles-Towne. Au grand désespoir de Thatch, il n'y eut aucune réponse, et son contingent de négociateurs ne remonta jamais à bord.[1]
Grâce à Kenway, ils purent se procurer les remèdes. Toutefois, lorsque le jeune pirate lui demanda de rentrer à Nassau, Thatch refusa et avoua désirer se rendre au nord. Kenway en conclut que Thatch n'avait pas l'intention de revenir un jour à Nassau, ce qu'il confirma en révélant vouloir prendre sa retraite.[1]
Mort
- « Dans un monde sans or, on aurait pu être des héros ! »
- – Les dernières paroles de Thatch, 1718.[src]
Thatch finit par accepter le pardon de Charles Eden, gouverneur de Caroline du Nord, mais reprit vite sa carrière de pirate, étant en manque d'argent pour sa retraite. Alexander Spotswood, le gouverneur de Virginie, apprit le retour du diable des Caraïbes et engagea le Lieutenant Robert Maynard pour se débarrasser de lui.[1]
Suite au blocus de Nassau, Vane et Kenway retrouvèrent Thatch sur l'île d'Ocracoke afin de le convaincre de rentrer avec eux, mais en vain. Alors que Vane le réprimanda aussitôt, Kenway se montra bien plus compréhensif. En remerciement, Thatch lui apprit que le Sage Bartholomew Roberts naviguait, selon la rumeur, à bord d'un négrier nommé le Princess.[1]
Plus tard dans la soirée, deux navires de la Royal Navy prirent le campement de Thatch en embuscade, sous l'ordre de Maynard, et détruisirent le Queen Anne's Revenge, obligeant Barbe-Noire à monter à bord du Jackdaw, le brick de Kenway, et unique navire ayant survécu à l'attaque. Cependant, les deux pirates comprirent vite que le seul moyen de s'en sortir vivants était de s'en prendre directement au Man O'War, qu'ils abordèrent aussitôt.[1]
Malgré leurs efforts, les pirates furent bientôt dépassés. Kenway, apercevant Thatch en danger, lui lança un pistolet, mais Barbe-Noire fut tué sous les yeux de son ami et par la suite décapité à l'issue d'une lutte acharnée, à laquelle échappèrent Vane et Kenway.[1]
Personnalité
- « Des paroles bien douces dans la bouche d'un pirate. Mais je dois dire que... je suis d'accord. »
- – Thatch, en réaction au refus d'Adewalé de s'en prendre aux navires marchands, 1715.[src]
Thatch était un homme chaleureux, malin et pacifiste, méprisant la corruption au sein de la bureaucratie britannique et ne se souciant que de Nassau, qu'il a toujours perçu comme étant un état indépendant réservé aux corsaires sans abri comme il en fut l'un des premiers. Bien que la République des Pirates fut un échec, il était prêt à tout pour guérir ses frères malades, jusqu'à se sentir vieillir autant que sa cause.[1]
Le personnage diabolique de Barbe-Noire détestait par-dessus tout se battre, mais était mis en scène de manière à paraître violent, impitoyable et sans peur face à son "public". L'image terrifiante de Thatch allumant des mèches dans sa longue chevelure, celle du pirate buvant son rhum saupoudré de poudre à canon, ou encore celle de l'homme enfermant son équipage sous le pont de son navire alors qu'il brûlait du souffre pour prouver sa puissance, restera à jamais dans les esprits de ses victimes. Ainsi, il s'arrangeait pour que les bateaux ennemis se rendent sans même oser engager le combat.[1]
Malheureusement, l'effroyable réputation de Thatch le prit de court et il mourut sans avoir pu profiter de sa retraite.[1]
Notes
- Son véritable nom reste encore flou. Certaines sources le nomment "Theach, Tache, Titche, Teatch ou Tack". Seul un lieutenant l'appelait "Edward Teach". La entrée de la base de données concernant l'île Dead Chest dans Assassin's Creed III l'orthographie "Edward Teach", qui demeure son nom le plus répandu dans la culture populaire.
- Lorsqu'Edward Kenway refit sa vie à Londres, il possédait un bloodhound irlandais qu'il nomma Thatch.[3]
- En 2013, Abstergo Entertainment proposa d'en faire le sujet d'une comédie musicale intitulée Barbe-Noire: La Comédie musicale. Il s'agit d'une référence à une véritable adaptation musicale du personnage créée par Rob Gardner en 2008.
- L'acteur Mark Bonnar (VO) découvrit cette voix en imitant celle des anciens habitants de Bristol. Il avoua avoir eu peiné à garder cet accent, et pensait parfois parler avec un accent irlandais trop prononcé.
Galerie
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