Charles Vane (vers 1680 – 1721), était un pirate britannique qui attaquait les navires britanniques et français. Sa carrière de pirate dura de 1716 à 1719. Son navire était un brick nommé le Ranger[1]. Il fut sans conteste l'un des membres les plus instables de la "bande volante", le groupe de pirates qui s'installa un temps à Nassau[2].
Biographie
Débuts
Charles Vane débuta sa carrière comme marin honnête, en tant que corsaire naviguant pour le roi. Probablement établi en Jamaïque en 1715, il fut l'un des nombreux hommes à prendre part à l'assaut mené par Henry Jennings contre une expédition espagnole visant à récupérer l'or englouti la même année lors du tragique naufrage sur les côtes de Floride[2].
Vane essaya en 1715 de prendre le galion El Arca del Maestro mais sa flottille dut battre en retraite devant la puissance du Man o'war[2].
Un an plus tard, il était devenu impossible de continuer à mener honnêtement une vie de corsaire, car les gouverneurs britanniques répugnaient à violer le traité d'Utrecht qui bannissait tout acte d'agression entre les ressortissants et les navires des grands empires. L'éventail des possibilités se réduisit et Vane rejoignit Nassau où s'étaient déjà établis un grand nombre de ses anciens collègues[2].
Capitaine pirate
Cruel et sans pitié, renforcé d'un sale caractère, Vane se forgea très vite une réputation de capitaine difficile. En 1718, il rejoignit Jack Rackham en tant que maître d'équipage et firent équipe quelque temps, jetant l'ancre à Nassau. Lors de leur arrivée, lui et Jack Rackham informèrent Edward Kenway d'un grand prix dans un fort voisin, puis Vane devint par la suite un membre important de la communauté de pirates de Nassau[2]. En mai de la même année, dégrisé et enragé par la pénurie de rhum à Nassau, Vane attaqua imprudemment les navires de la région et ne fut sauvé que grâce à l'intervention opportune d'Alonzo Batilla. Le pirate français fut envoyé par Christopher Condent pour empêcher Vane de se condamner lui-même, de même que la République pirate en attirant trop d'attention sur Nassau[3].
En mars 1718, Vane organisa un assaut sur Harbour Island et rassembla une flottille dans l'intention de piller l'île avant que la Royal Navy ne le fasse. Lorsque le marchand, Richard Thompson, refusa de dévoiler le lieu de son butin, Vane l'abandonna sur une île déserte. Pendant ce temps, Alonzo Batilla cherchait Thompson, dans l'espoir d'en savoir plus sur la localisation de La Buse. Vane fut confronté à Alonzo, qui exigea qu'il de se rendre vers l'île où se trouvait Thompson. Vane refusa et envoya sa flottille pour attaquer Alonzo, qui à son tour, coula sa flotte. Vane tenta par la suite de s'échapper en lâchant une traînée de mines mais en vain, puisque Alonzo le rattrapa et, après une courte bataille, fut vaincu. Finalement, Vane se rendit, indiquant à Alonzo l'emplacement de Thompson.[4]
La conspiration des poudres
Au milieu de l'année 1718, le nouveau gouverneur de Nassau, Woodes Rogers, accosta sur l'île pour offrir le pardon royal aux pirates locaux en échange de leur soumission. Mais Vane fut l'un des rares qui refusèrent de se soumettre, comme Rackham ou encore le capitaine d'un autre navire, Edward Kenway. Ensemble ils expédièrent un brûlot sur les navires du gouverneur qui assuraient le blocus du port et se glissèrent hors de Nassau[2].
Alors que Kenway volait la poudre aux britanniques, Vane réussit à sécuriser le terrain de pin. Cependant, ils entendirent que le commodore Peter Chamberlaine avait l'intention de ne pas tenir compte des ordres de Roger et de détruire tous les navires pirates dans les ports de Nassau. Afin d'assurer le succès de leur plan, Vane suggéra que Kenway s'occupe de Chamberlaine[2].
Après que Chamberlaine eut été assassiné, Vane retrouva Edward pour charger la poudre à canon à bord du navire de Rackham, le Royal Phoenix. Avant leur départ, Vane réprimanda Rackham alors qu'il fumait près de la poudre à canon. Le navire brûlot fut un succès, détruisant les navires bloquant l'un des ports de Nassau, permettant ainsi au Jackdaw et au Ranger de s'échapper, Vane n'hésitant pas à crier des insultes aux Britanniques en train de sombrer[2].
Flibusterie
Pendant les mois qui suivirent, ces pirates privés de foyer écumèrent les Bahamas, s'abritant dans les anses et les criques et cherchant un endroit où s'établir. En novembre 1718, Vane fit même voile vers les Carolines pour y retrouver Edward Thatch et le tirer de sa retraite et l'aider à reprendre Nassau aux Britanniques, mais sans succès[2].
À la poursuite du Princess
Vane décida de suivre son ami Kenway dans la traque du navire le Princess, étant persuadé qu'un trésor les attendait au bout de l'aventure. Dans cette optique, les deux pirates voguèrent vers le sud à la recherche d'un navire négrier. Une fois localisé, le Jackdaw, le navire de Kenway et le Ranger, le navire de Vane, attaquèrent le navire négrier. Une fois son commandant capturé, ils l'interrogèrent. Ils apprirent que le Princess accostait souvent à Kingston. Mais alors qu'ils attaquèrent le Princess et son escorte, le Ranger se fit couler et Vane et son équipage rejoignit le Jackdaw. Charles et Edward décidèrent de ne pas attaquer le Princess mais de seulement le suivre pour découvrir sa destination. Toutefois, avant qu'ils ne puissent faire quoi que ce soit, ils furent entourés par Jack Rackham et son équipage qui capturèrent le Jackdaw et qui les abandonnèrent. Les deux capitaines restèrent bloqués sur l'île d'Isla Providencia. Après plusieurs mois, Vane devint de plus en plus méfiant et absurde, accusant Edward d'avoir causé leurs problèmes et menaçant de le tuer. Vane s'enfuit et Edward le poursuivit dans la forêt avant d'être surpris de le voir utiliser des fusils et des grenades. Il se faufila derrière lui et le désarma[2].
Abandonné
Alors que Kenway avait réussit à quitter l'île, Charles Vane ne se montra que lorsqu'il vit un navire britannique, qu'il parvint à persuader de venir mouiller à proximité. Hélas pour Vane, le capitaine du navire reconnut en lui le célèbre pirate et refusa de le prendre à son bord. Plusieurs semaines s'écoulèrent et Vane commença à désespérer[2].
Il vit finalement passer un autre navire britannique. Il parvint à attirer son attention et, cette fois, à montrer à bord. Il fit de son mieux pour demeurer discret mais, par manque de chance, le capitaine du premier navire qu'il avait hélé quelques semaines plus tôt se trouvait à bord du second en tant que passager qui le reconnut et le dénonça à l'équipage. Vane fut immédiatement arrêté et amené à Kingston pour y être jugé[2].
Exécution
Il croupit près d'un an en cellule à Port Royal, et Kenway, qui fut également capturé en raison de la trahison de Bartholomew Roberts, réussit à s'échapper de son gibet et trouva Vane devenu complètement fou, délirant sur une chanson "Down Among the Dead Men" dans sa cellule. Sachant que l'état d'esprit de Vane était irrécupérable, Kenway l'abandona à son sort, malgré son souhait qu'il le quitte en ami[2].
Après l'évasion de Kenway, Vane fut exécuté le 29 mars 1721.
Paroles à Isla Providencia
- Edward: T'es qu'un sale gibier de potence, Vane!
- Vane: M-mauviette. T'es in-incapable de faire ce qu'il faut pour aller jusqu'au bout !
- Edward:Voilà ma récompense pour avoir cru à la bonté des hommes? Pour avoir pensé que les pire des rats de cale comme toi pouvait se mettre à réfléchir au moins une fois dans sa vie! Peut-être... qu'Hornigold avait raison... Peut-être que le monde a vraiment besoin d'hommes d'ambition pour empêcher les gens comme toi de nous mener au chaos.
- Vane: Ou peut-être que t'as pas assez de cran pour vivre sans regrets.
- Edward: Inutile de m'attendre aux portes de l'enfer, Charles. Je compte pas t'y rejoindre.
Notes
- C'était l'un des meurtriers les plus brutaux de Nassau, un véritable anarchiste et violent sadique, il exprimait toute sa rage et son incrédulité face aux pirates qui préfèrent recourir aux pardons royaux[5].
- Dans la réalité il décède le 29 mars 1721, soit un mois avant que ne décède Mary Read, alors que dans le jeu, elle décède avant lui.
Galerie
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